Qu'est-ce que cela signifie d'être un jeune au canada?

Posted on September 11, 2020
By Institut Tamarack

Adam, Brandon et Tatjana sont quatre jeunes Canadien-ne-s qui proviennent des quatre coins du pays, et qui partagent une passion pour leur communauté. L’été passé, ces quatre jeunes motivés ont été choisis par le Tamarack Institute pour prendre part au projet Communautés bâtissant l’avenir des jeunes (CBAJ). Ils sont déterminés à travailler en équipe et à aider les jeunes à travers le Canada à tracer leur chemin qui les mènera de l’école secondaire aux études supérieures. Bien que travaillant à distance, les membres de ce groupe sont liés par leur désir de favoriser l’autonomisation des communautés et d’aider celles-ci à concrétiser les changements qu’elles souhaitent voir dans la société canadienne. Les billets de blogue qui suivent proposent des récits, des réflexions et des opinions sur ce que signifie d’être un-e jeune au Canada:

Brandon Montour 

Brandon MontourMon nom est Brandon Montour, et je suis un Kanien’kehá:ka membre de la Confédération Haudenosaunee. Je vis dans une petite communauté connue sous le nom de territoire mohawk de Kahnawake, qui est une réserve de Première Nation située au sud de Montréal. Je détiens un diplôme de baccalauréat en sciences politiques, et j’effectue actuellement des études en droit à l’Université McGill. Dans le futur, je souhaite plaider pour le changement systémique, et m’attaquer aux innombrables défis auxquels font face les peuples autochtones à travers le Canada.

À titre de jeune Canadien, j’ai le privilège de vivre dans un pays qui favorise la diversité, l’éducation et la réconciliation avec les peuples autochtones. Malgré cette chance, être un jeune au Canada comporte son lot de défis. Les jeunes autochtones ont moins de chances d’obtenir leur diplôme d’études secondaires que leurs concitoyen-ne-s non autochtones, mais risquent davantage d’être incarcérés en plus bas âge. Bien que les jeunes Canadien-ne-s ne vivent pas tous les mêmes expériences et ne jouissent pas tous de la même qualité de vie, je crois qu’être un-e jeune au Canada s’accompagne du désir de contribuer à bâtir une communauté plus forte et plus saine pour tous les Canadien-ne-s. Étant les voix et les dirigeant-e-s de l’avenir, nous avons la responsabilité mutuelle de nous assurer d’un meilleur avenir collectif. Pour ce faire, il est impératif que nous nous dotions des outils et des connaissances nécessaires pour surmonter les défis et les obstacles qui empêchent nos communautés d’atteindre leur plein potentiel. Alors que je poursuis ma formation postsecondaire, je suis motivé par le fait de prendre part à cette discussion, et déterminé à continuer de m’engager auprès de ma communauté afin que les jeunes comme moi puissent mener les changements que nous voulons et dont nous avons besoin.

 

Adam King 

Je m’appelle Adam King, et je suis un apprenti concepteur graphique indépendant. Étant né et ayant grandi à Kahnawake, au Québec, j’ai développé une passion pour la conception graphique, la mise en forme de documents en vue de leur impression, et diverses autres formes d’arts.
Adam King

C’est amusant de grandir au Canada; il faut avouer qu’aujourd’hui, il y a tellement plus de choses à faire pour les enfants qu’avant. C’est vrai, quoi! J’aurais voulu fêter mon anniversaire dans une salle de jeux avec trampoline! Quel enfant ne souhaiterait pas ça? Un enfant ennuyeux, voilà qui! Mais nous nous éloignons du vrai sujet. Quand j’étais enfant, ma mère me disait tout le temps

 de ne pas être en retard à l’école, de finir mes tâches (mes devoirs, mes emplois d’été, etc.), de prendre soin de moi-même et de faire de mon mieux, le tout en gardant le sourire aux lèvres. Ma mère croyait en moi et en mes frères, quoi qu’il arrive. Elle était aussi très économe, et elle a toujours fait attention à ne pas payer trop cher pour quoi que ce soit. Lorsqu’elle allait à l’épicerie, elle achetait toujours de la nourriture au rabais. Lorsqu’elle voulait acheter des vêtements, elle cherchait la section des articles réduits. Aller au cinéma le soir? Ne sois pas ridicule, la soirée de cinéma, c’est le mardi. Son habitude d’économiser a fini par déteindre sur moi aussi. Je pense à chaque chose que j’achète à l’épicerie; je fais mes achats dans des magasins d’usines de vêtements et sur des sites web; et si possible, j’achète des films déjà visionnés.

C’est agréable d’être un jeune adulte au Canada, mais c’est épuisant, et il y a souvent de la concurrence. Pas juste au travail, mais aussi dans les autres aspects de la vie. Comme la plupart des enfants, je ne savais pas quelle carrière choisir. Il y a tant de domaines intéressants, et pourtant si peu de temps pour choisir. Néanmoins, j’ai appris plus tard à aimer l’art, la musique et l’architecture. L’art est maintenant une passion pour moi; j’aime tous les moyens de faire de l’art : traditionnels, numériques, performatifs et expérimentaux. L’art et la musique sont des moyens très solitaires de créer. Bien sûr, tout le monde peut les rendre interactifs, mais en général, ils n’impliquent que l’artiste et son moyen d’expression. Or, considérant l’actuel climat social, une certaine forme d’interactivité doit se rattacher à l’art afin que celui-ci ne soit pas oublié. Les galeries et les salles d’exposition offrent beaucoup de visibilité aux artistes, mais ce n’est pas ça qui paye les factures. Les artistes doivent vendre et rentabiliser leur art, ou se trouver un autre boulot pour survivre. Un jeune adulte ne peut pas vivre de l’art très longtemps. J’ai compris que le meilleur moyen de rentabiliser mon art était d’apprendre la conception graphique. C’est un art universel, un art capable de parler toutes les langues en utilisant peu ou pas de mots.

J’ai toujours aimé la conception graphique, même si je n’ai pas toujours porté attention à celle qui m’entourait. C’était la conception de logos et la mise en forme qui m’intriguaient le plus. J’ai compris que si le travail de graphiste semble naturel, il s’agit alors d’un bon boulot. Si ça ne convient vraiment pas, alors il faut essayer autre chose.

Avec un peu d’aide, j’ai fait les premiers pas sur le chemin qui m’a mené où je suis. Maintenant, est-ce que les personnes qui me lisent feront leurs premiers pas?

 

Tatjana Raphael  

Mon nom est Tatjana Raphael, et j’ai vécu au Canada toute ma vie. Je suis Canadienne, mais je m’identifie généralement en fonction de l’origine de mes ancêtres. Je suis en partie grecque, russe et allemande. Je me tourne vers mon héritage afin de m’aider à forger mon identité. La plupart des personnes que je connais se tournent vers leurs origines ethniques ou leur bagage culturel pour développer une perspective qui leur permettra de mieux comprendre leurs valeurs et leurs croyances.

Tatjana Raphael

Plusieurs d’entre nous qui sommes Canadien-ne-s ne sont pas nés ici. Nos ancêtres sont venus ici pour commencer une nouvelle vie, sans l’aide des villages de nos terres natales. Ils sont venus pour essayer une nouvelle façon de penser et de vivre, ainsi qu’un nouveau mode de gouvernance… Aujourd’hui, nous sommes les enfants de ces personnes qui ont quitté leur communauté pour venir mener leur propre vie, ce qui a contribué à façonner une philosophie individualiste plutôt que collectiviste. Le Canada est un bol à mélanger où règne l’inclusivité. Plusieurs cultures, religions et valeurs se côtoient ici. À mon avis, s’il fallait décrire les Canadien-ne-s, je dirais qu’ils sont pacifiques, libres, ouverts à différentes formes d’expressions culturelles, et qu’ils sont favorables à l’inclusivité. Quand je pense au fait de vivre au Canada, je vois notre pays comme un lieu de paix et d’accueil. Quand je pense au fait d’être Canadienne, je pense au fait d’être libre et d’avoir de la chance. J’ai la chance d’avoir accès à l’éducation, à l’eau, à la nourriture, au logement, aux luxes de l’internet, et à la beauté de la nature qui m’entoure.

Au Canada, nous voulons promouvoir une société libre, juste, inclusive, et qui laisse les gens exprimer librement leurs opinions religieuses, spirituelles, politiques et personnelles. Au Canada, j’ai remarqué que nous tentons d’éviter les conflits et de faire plaisir aux pays qui nous entourent. Au sein de cette société démocratique vit une population diversifiée qui cherche à faire de son mieux pour être unie. Je pense que la plupart des Canadien-ne-s accordent de l’importance à l’éducation, à la santé, à la liberté d’expression, à l’égalité, de même qu’au fait d’aider les personnes dans le besoin. J’aimerais penser qu’à titre de nation, nous sommes collectivement ouverts d’esprit et progressistes, que nous tentons de répondre aux besoins des individus et de protéger leurs droits, et que nous embrassons une culture diversifiée où de nombreuses voix peuvent se faire entendre. Je pense que le Canada a beaucoup de potentiel pour l’avenir; au lieu de nous disputer pour des idées qui concernent la société, l’économie et la politique, nous commençons à voir les points communs entre les différentes cultures, et nous sommes plus ouverts et enclins à reconnaître les valeurs et les croyances que nous partageons tous à titre d’êtres humains. Je pense que le Canada est un pays qui veut aider les autres personnes, peu importe leur origine ethnique, et qui veut également restaurer l’environnement et stimuler le marché de l’emploi afin d’offrir à tous un endroit paisible où il fait bon vivre. Je pense qu’à titre de nation, nous avons l’occasion de construire une communauté plus forte, qui cherche à rassembler ses membres et leurs forces individuelles afin de créer une société prospère, égalitaire, libre et démocratique.

Topics:
CBYF FR Blog, Communities Building Youth Futures, Youth Engagement


Institut Tamarack

By Institut Tamarack

L’Institut Tamarack, c’est une communauté d’apprentissage et la force d’un réseau grandissant de 40 000 acteurs et actrices du changement au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde, engagés à créer un impact collectif pour mettre fin à la pauvreté.

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