En apprendre sur la manière autochtone de savoir et d’être

Accompagner les communautés des Premières Nations est un processus d’apprentissage en continu qui nous oblige à remettre en question et à revoir nos approches et nos perspectives.

Alors que l’équipe du Centre d’apprentissage de l’Institut poursuit son voyage en tant qu’allié, nous découvrons que les modes de connaissance autochtones mettent l’accent sur la narration et l’apprentissage visuel. Nous constatons directement la force de la culture et de la tradition qui consistent à travailler ensemble en tant que communauté pour prendre soin les uns les autres. 

Nous développons nos connaissances et appliquons une optique autochtone, en particulier dans le domaine de l’évaluation, où l’équipe a bénéficié d’une formation à la conception d’un cadre d’évaluation autochtone dispensée par Johnston Research. 

Soutenir les matriarches de Deshkan Ziibiing — Chippewas de Thames, Première Nation 

Cet apprentissage a été mis en pratique lorsque Deshkan Ziibing — Chippewas de Thames, Première Nation a demandé à l’Institut de l’aider à guider un processus d’évaluation participative pour Nii Kiniganaa, un comité législatif composé de 23 matriarches. 

 L’Évaluation participative est la pratique qui consiste à impliquer les personnes — comme les bénéficiaires et les partenaires — dans le processus de compréhension des résultats et des impacts, plutôt que de confier l’évaluation à quelqu’un d’extérieur au projet. Le projet « Our Ancestors’ Wisdom » utilise les méthodes autochtones d’arrimage avec les systèmes familiaux et le rythme saisonnier pour guider le processus d’élaboration de la Loi sur le bien-être de l’enfant pour la Nation. 

 L’institut a accompagné les matriarches dans une réflexion approfondie sur les changements anticipés qui pourraient survenir de suites du processus législatif. Elles ont projeté les résultats escomptés et les impacts du processus de collaboration, comment sensibiliser la communauté au bien-être des enfants et ce que la loi devrait transformer en ce qui concerne la guérison de la communauté. Elles ont ensuite identifié la manière dont elles devaient rendre compte des résultats de cette Loi en utilisant les rythmes saisonniers et les moments importants qui rassemblent la communauté. 

Établir des relations de confiance grâce à l’écoute

L’institut Tamarack a continué à travailler aux côtés de la Fondation Elmina B. Sewall dans le cadre de ses activités visant à établir des relations de confiance, d’équité et à promouvoir un changement social durable dans l’État du Maine aux États-Unis. 

 Dans le cadre d’interventions auprès des communautés abénaquises et des gouvernements tribaux, la Fondation Elmina B. Sewall cherche à être un bon partenaire des organismes communautaires et des gouvernements tribaux dirigés par les Abénaquis en écoutant, en réfléchissant, en partageant ce qui a été entendu et en utilisant ces conversations pour enraciner et guider tout le travail commun. 

 L’équipe a rencontré et écouté plus de 35 membres de la communauté abénaquise, représentant 15 organisations dirigées par des Abénaquis et des organisations au service des Abénaquis, au cours de séances individuelles et en petits groupes. 

 L’équipe soucieuse de faire preuve d’une excellente écoute a utilisé une approche émergente (Sewall’s Emergent Approach et celle d’Adrienne Maree Brown, Emergent Strategy) et s’est inspirée des méthodologies de recherche autochtones (par exemple, celle de Kathleen E. Absolon, Kaandossiwin). 

 Au début 2022, les thèmes clés qui sont ressortis de l’approche ont été consignés et représentés au moyen d’une courtepointe « d’écoute » composée de petits et de grands morceaux de tissus et de fils noués symbolisant le tissage commun à la fois des relations familiales, des initiatives communautaires et d’un avenir commun. 

 L’équipe de la Fondation Elmina B. Sewall a partagé la réflexion selon laquelle l’apprentissage n’est possible que lorsque nous écoutons de tout cœur et que nous nous ouvrons à différentes façons de voir, de travailler et d’être. 

Grâce à ce travail parmi d’autres, l’équipe de l’Institut Tamarack a commencé à entrevoir la manière dont la décolonisation peut être intégrée dans des pratiques saines, au-delà de l’utilisation de l’écrit, de la langue anglaise et de l’enracinement habituel dans une culture de l’urgence.