La réalité invisible d'être jeune et impliqué·e dans des espaces de pouvoir

Posted on June 30, 2022
By Institut Tamarack

Est-ce que ça se voit que je suis plus jeune? Est-ce que je devrais m’habiller différemment? Est-ce que je peux prendre la parole pour donner mon avis dans cette conversation? Est-ce que je suis assez qualifiée pour la job?

Je me suis très régulièrement posé ces questions tout au long de ma vie professionnelle, qui a commencé à l’âge de 18 ans. Et plus je me suis approchée d'espaces décisionnels, ou d’espaces de pouvoir, plus ces questions se sont amplifiées. Comment prendre sa place et influencer des processus de changement social collectifs, lorsqu’on est jeune et qu’on vit des insécurités ou un syndrome de l’imposteur? 

 

Que ce soit en raison de mon âge, de ma couleur de peau, ou de mon accent, j’anticipe toujours la façon dont je risque d’être perçue par mes interlocuteurs. Et ces considérations s’accentuent quand on est à l’intersection de plusieurs facteurs identitaires à la fois (âge, genre, couleur de peau, langue, etc).  

 

Je vous partage aujourd’hui mes petits « trucs » pour contrer ces pensées parasitaires. J’espère qu’ils sauront inspirer d’autres jeunes qui pourraient se reconnaître dans ce texte.  

 

  1. Apprendre à avoir confiance en soi : Je me répète régulièrement que si j’ai été amenée dans cet espace décisionnel ou cet emploi, c’est parce qu’on a jugé que je suis assez qualifiée pour le faire, que je suis compétente et que j’ai ma place autour de la table.alisa-anton-u_z0X-yrJIE-unsplash

 

  1. Pratiquer le lâcher-prise : J’internalise et j’accepte que la façon dont je suis perçue est hors de mon contrôle. Je ne peux pas changer qui je suis fondamentalement. Mais je peux me l’approprier. Et croyez-moi, ça se sent quand on a de l’assurance et qu’on est confiant·e en soi.

 

  1. Se préserver : Je fais attention et reste consciente du fardeau de la représentation qui peut parfois m’être donné : ce n’est pas parce que je représente une certaine tranche de la population, que je parle pour toutes les autres personnes qui me ressemblent.  Ça permet de ne pas se mettre une trop grande pression lors de prises de parole. 

 

  1. Célébrer son unicité : Par contre, je garde en tête que j’ai été amenée dans cet espace pour apporter une perspective particulière, qui manquait autour de la table. D’où l’importance, encore une fois, de m’impliquer dans ces conversations sans douter de ma légitimité. 

 

Même au sein de milieux avec une certaine conscience sociale, personne n’est à l’abri de remarques ou de comportements déstabilisants, voire agressants. Il

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est alors important d’en parler dans des espaces sécuritaires, de prendre le temps de prendre soin de soi et de s’entourer de personnes qui vivent des enjeux similaires ou d’allié·es. Plus on a d’espaces d’expression et d’échange, plus on a d’opportunités de faire la paix avec certaines expériences, de se bâtir une communauté de soutien.   

 

Il ne faut pas sous-estimer la charge associée au fait d’être minoritaire dans un groupe majoritaire, ou d’être une personne qui brise un cycle en faisant quelque chose pour la première fois. Ça prend beaucoup de courage et de travail invisible.  
 
J’espère que la lecture de ce texte permettra à certaines personnes de se sentir comprises, et à d’autres de se remettre en question pour faire de leurs milieux de travail des espaces plus sains et accueillants.  

 
Si vous souhaitez partager vos expériences, vos façons de gérer ces situations, ou vos questionnements, n’hésitez pas à écrire à
tamarack@tamarackcommunity.ca.  
 
Au plaisir de vous lire! 

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