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Pendant deux jours, la deuxième réunion des Communautés en faveur d’une transition socioécologique (CTS) intitulée Communautés agissantes en faveur du climat : diriger avec courage a réuni plus de 220 acteurs et actrices du changement de partout au Canada. Guidé par l’animateur Abhay Singh et l’animatrice Layla Belmahi, ce rassemblement a permis de réunir sous un seul toit la sagesse, des géographies et des secteurs divers pour élaborer un parcours d’apprentissage fondé sur la sollicitude, la cocréation, le leadeurship empreint de courage et la mise en commun collective des actions climatiques.
Un mélange d’activités en personne et virtuelles a donné vie au programme d’apprentissage. D’une allocution d’ouverture inspirante de l’Aîné Mike Mitchell en passant par des ateliers pratiques et des classes de maître, sans oublier huit soirées de visionnement à distance et des rencontres postévènements qui ont continué à recueillir des conversations au niveau local et favoriser l’échange d’idées : le rassemblement fût un franc succès.
Un poème collectif conçu lors d’un atelier sur le rôle des arts dans l’action pour le climat a constitué un point fort de l’événement. Le poème relie divers fils d’apprentissage de l’événement, offrant un véhicule opportun pour la réflexion et une structure pour organiser mes réflexions.
Comme vous le lirez ci-dessous, j’ai regroupé les réflexions clés et les points à retenir en utilisant des lignes particulières du poème collectif intitulé « Notre avenir climatique ». Le texte intégral du poème se trouve au bas du billet de blogue.
Plusieurs intervenant.e.s nous ont rappelé qu’à mesure que notre travail climatique prend la forme de pratiques plus équitables et mobilise les gens là où ils se trouvent, l’efficacité de ces efforts se résume alors à adapter le travail aux expériences vécues, aux priorités et aux environnements des gens. Comme l’a suggéré Omar Pérez Figueroa, le contexte, les rapports et les voix provenant de la communauté sont essentiels dans le travail climatique pour réussir et être durable au niveau local.
La conseillère de Calgary, Courtney Walcott, nous a rappelé qu’il est erroné, concernant la notion de « rendre l’action climatique pertinente » d’élaborer de nouvelles stratégies et de nouveaux projets, sans reconnaître la nature multisécutoire d’une grande partie de nos activités. Elle a plutôt proposé que nous manquions souvent de relations profondes qui nous permettent de comprendre d’où proviennent les préoccupations des gens pour mieux encadrer notre travail d’une manière qui touche le cœur et l'esprit. Karishma Porwal en a donné un excellent exemple lors de sa classe de maître où elle a discuté d’une campagne visant à arrêter la construction d’un centre de distribution Amazon. Elle a été témoin d’une diversité de messages utilisés pour mobiliser les gens autour d’une campagne, mais ces messages provenaient d’arguments très différents.
Plusieurs intervenant.e.s ont poussé cette notion un peu plus loin en élargissant la réflexion sur l’action climatique, nous rappelant que la réactivité ne se limite pas à la façon dont nous parlons du travail à accomplir, mais aussi aux rôles que nous y jouons. Par exemple, Michelle Brass a contesté les représentations traditionnelles du travail climatique et l’idée que tous les rôles sont des rôles de première ligne. Elle a suggéré que rendre l’action climatique pertinente et accessible doit également signifier d’inviter un plus grand éventail de compétences individuelles souvent négligées dans nos mouvements et nos espaces (par exemple, les artistes, les médecins, les gardien.ne.s et les cuisinier.ère.s).
Lors de la séance plénière sur la façon de diriger avec sollicitude, les conférencier.ère.s ont ancré notre exploration du leadeurship climatique courageux au moyen d’une conception multidimensionnelle de la sollicitude enracinée dans la relation de l’homme et de la femme avec la terre.
Les panélistes ont convenu à l’unisson que si l’action climatique était une symphonie, la planète serait la cheffe d’orchestre et tout ce que nous devons faire est d’écouter afin de jouer notre rôle.
Diverses réunions ont conclut que nous devons exister et collaborer différemment pour atteindre nos objectifs climatiques communs. L’un des points critiques était que nous devions être plus relationnels dans nos approches et embrasser l’art de négocier dans les relations ainsi que de travailler à travers elles.
Dans une allocution, Le Dr Jacob Torfing, a partagé une mosaïque d’exemples de cocréativité du projet GOGREEN. Il a suggéré que parce que nous sommes entourés d’institutions conçues pour répondre à des des défis plus simples que les défis épineux d’aujourd’hui, la cocréation devient impérative comme solution. Le Dr Jacob nous a rappelé que la cocréation est un mélange de collaboration et d’innovation, où le conflit et la différence peuvent être un carburant productif pour l’apprentissage et l’innovation. Pour aller de l’avant, il nous a implorés, en tant que dirigeant.e.s faisant preuve de courage, de trouver des moyens de travailler collectivement, même lorsque nous sommes entourés de personnes avec lesquelles nous ne sommes pas alignés à 100 %.
Un thème connexe a émergé autour de la nécessité de défier les modèles mentaux systémiques créés par des systèmes comme le capitalisme et la colonisation pour embrasser les principes fondamentaux de cocréation. Un exemple a été partagé sur le travail de résilience de Preparing Our Home où la façon de faire des communautés autochtones informes les actions de l’individu, en rassemblant des groupes influents, des jeunes et des Aînés pour rétablir un réseau de liens et apprendre au moyen de la science des Autochtones et d’apprentissages basés sur le lien à la terre.
Des rencontres en personne et des soirées de visionnement tout au long du rassemblement ont offert aux membres et aux apprenant.e.s de l’Institut l’occasion de pratiquer la cocréation en temps réel. Les participant.e.s ont quitté ces espaces avec de nombreuses conclusions similaires à celles partagées par Ana Gonzalez Guerrero, Pascale Félizat et Mitchell Beer lors de leur panel de réflexion où ils ont souligné la nécessité de cartographier et d’amplifier ce qui est déjà accompli tout en créant une confiance mutuelle. Cela crée des espaces empreints de confiance mutuelle qui permettent aux gens de mieux coexister et collaborer.
Lors de la séance plénière sur l’adaptation aux changements climatiques, Lilia Yumagulova a lancé un appel à l’action en nous rappelant que « l’action climatique ne doit pas rester dans nos têtes ; nous devons faire quelque chose de nos mains ». Cela a rappellé aux participant.e.s qu’une fois le rassemblement terminé— le travail de créer un futur climatique juste n’est pas un travail accidentel ou abstrait, mais un travail de création qui doit être ressenti avec tous nos sens.
Olivia Onuk a démarré le deuxième jour du rassemblement sur le même ton en demandant aux participant.e.s de décrire comment goûte l’avenir climatique, comment nous le ressentons et le sentons, quels sons il génère et à quoi il ressemble. Elle nous a rappelé que nous ne devons pas oublier qu’il s’agit d’un travail incarné dans notre corps, un travail à la fois imparfait et désordonné, et pourtant très réel. Elle nous rappelle, en tant que catalystes à divers titres de ce mouvement, que nous devons répondre à l’appel collectif de construire un futur climatique commun.
Bien qu’aucune séance ne puisse répondre à la question « qu’est-ce qui pourrait nous aider à rendre l’état des choses plus harmonieux ? », les conférencier.ère.s présent.e.s ont offert de nombreuses pistes de solutions.
L’équipe des CTS a mis fin à cet événement riche de nombreuses pistes de réflexion et de discussion importantes qu’elle est heureuse de continuer à intégrer dans la prochaine année de travail avec les membres et apprenant.e.s. Cet événement nous a rappelé la puissance de notre réseau et nous a revigorés dans notre engagement à créer des espaces pour encourager de nouvelles façons de travailler tout en favorisant une collaboration et un leadeurship courageux accrus.
Pour en savoir plus sur la transition socioécologique au niveau des communautés et sur la façon de se joindre à notre réseau, visitez tamarackcommunity.ca/fr-ca/transition-climatique ou envoyez un courriel à laura@tamarackcommunity.ca (en français ou en anglais), kieran@tamarackcommunity.ca (en anglais) ou astrid@tamarackcommunity.ca (en français).
Et pour ceux qui sont intéressés, la période de demande pour faire partie de la Cohorte ClimatIC 2024 est ouverte jusqu’au 15 décembre 2023 !
Dans un monde où la diversité s’épanouit comme une fleur,
Les changements comptent lorsque la pertinence prend le pouvoir.
Je ferme les yeux dans l’étreinte chaleureuse de l’hiver,
En rêvant des neiges passées de ma grâce juvénile.
Le climat occupe à présent le devant de la scène ; je me libère de la peur ; je tourne la page.
En harmonie avec les êtres et l’étreinte de la nature,
J’entrevois à travers les yeux de ma fille,
Une grâce réparatrice : réciprocité, régénération.
Une danse si douce.
Des communautés accessibles à pied, où tous les besoins sont satisfaits.
Une abondance de vie, un air pur que nous respirons.
Des habitants solidaires, de la terre ; une promesse que nous leur léguons.
Un monde réenchanté, à la fois libre et lumineux.
Marchons ensemble en silence, guidés par la lumière de l’espoir.
Honorant la vie comme étant sacrée, à chaque souffle.
Des peuples unis, travaillant ensemble, dans la profondeur complexe de la vie.
Des solutions vertes germent pour une matinée nouvelle.
Une justice, des chevaux et forces naturelles, avec le soleil, orne ce matin nouveau.
L’amour se faufile comme les plantes natives en fleurs.
Une vision d’un avenir climatique positif, pas seulement une vie entre quatre murs.
Et à mesure que nous nous éveillons et que le doux rêve s’efface… devant...
Un avenir où l’harmonie n’est pas seulement une représentation
Mais une justice pour toutes les relations, une vérité que nous trouvons,
Dans un avenir climatique positif, ou l’amour se liera.
*Nous remercions tout particulièrement les participant.e.s a l’atelier pour leurs idées et leur sagesse, et Ruté Ojigbo de l’Institut Tamarack d’avoir animé ces idées.