Imaginez que vous êtes un-e élève, et qu’arrive enfin le début d’une nouvelle année scolaire. Vous êtes très excité-e à l’idée d’être dans la même équipe de soccer que votre ami-e, mais malgré tous vos efforts pour que vous et votre ami-e soyez ensemble, la personne responsable de l’équipe a décidé de vous mettre dans des groupes différents. À quand remonte la dernière fois où vous avez eu l’impression d’avoir le contrôle dans l’activité sportive que vous pratiquez? À quand remonte la dernière fois où une entraîneuse ou un entraîneur vous a demandé votre avis au cours d’une séance d’entraînement ou d’une partie?
Favoriser l’autonomie
L’autonomie est un comportement autodéterminé qui procure à la personne le sentiment d’avoir le contrôle sur ses propres actions (Bean et coll., 2017). Aménager un environnement favorable au développement de l’autonomie peut aider un-e athlète à accroître sa motivation, son désir de faire de l’activité physique, son sentiment d’appartenance et sa confiance en soi (Conroy et Coatsworth, 2007; Ward et Parker, 2012).
Voici trois conseils pour aider les entraîneuses et entraîneurs ainsi que les dirigeant-e-s de programmes à développer l’autonomie des jeunes dans le cadre d’un programme sportif
Conseil no 1 : En tant qu’entraîneuse ou entraîneur, établissez des relations positives avec les jeunes. Tisser de solides relations qui favorisent le respect mutuel est un bon point de départ pour promouvoir l’autonomie. Les entraîneuses et entraîneurs doivent être résolus à donner la chance aux jeunes d’exprimer leur opinion (Bean et coll., 2017). Cela peut se faire lors de discussions ou de caucus en petits groupes. Par exemple, lors d’un caucus, l’entraîneuse ou l’entraîneur peut poser des questions aux jeunes. Voici quelques exemples : Comment vous êtes-vous senti-e durant cette activité? Pourquoi avons-nous fait cet exercice? Qu’avez-vous appris aujourd’hui?
Conseil no 2 : Donnez l’occasion aux jeunes de faire des choix. Plusieurs études soulignent l’importance de donner l’occasion aux jeunes de faire des choix. Par exemple, une étude menée par Ward et Parker (2012) relate que les responsables d’un programme de basketball destiné aux jeunes ont donné à ces derniers l’occasion de faire des choix en leur demandant d’établir les règles, les politiques et les principes guidant leur équipe, et en leur demandant également d’indiquer les compétences qu’ils souhaitaient améliorer.
Conseil no 3 : Impliquez les jeunes dans la prise de décisions. Les entraîneuses et entraîneurs ont souvent tendance à se concentrer sur leur propre comportement et sur les objectifs du programme, au point d’oublier parfois de s’assurer que les besoins des jeunes sont comblés. Il est possible de corriger cette situation en adoptant une approche centrée sur les jeunes. Une telle approche permet de justifier l’imposition d’obligations, de limites et de règles tout en tenant compte des émotions et du point de vue des participant-e-s. Il est important que les entraîneuses et entraîneurs fassent l’effort supplémentaire d’expliquer les raisons derrière les décisions qui sont prises, car cela permet aux jeunes de mieux comprendre, en plus de favoriser leur adhésion. Par exemple, durant l’entraînement, les entraîneuses et entraîneurs peuvent expliquer pour quelles raisons un exercice particulier a été choisi, ou demander aux jeunes leur opinion sur les raisons de faire cet exercice.
Réflexions finales
Ce billet de blogue fournit quelques conseils qu’une entraîneuse ou un entraîneur ou encore une instructrice ou un instructeur de programme peut mettre à profit pour favoriser l’établissement d’un environnement propice au développement de l’autonomie chez les jeunes. Bien que l’accent ait été mis sur le sport, il faut garder à l’esprit que les conseils donnés ici peuvent également s’appliquer à d’autres cadres récréatifs destinés aux jeunes. À titre d’entraîneuse, d’entraîneur ou de dirigeant-e de programme, pensez à la manière dont vous pourriez restructurer votre programme jeunesse. Prenez du temps pour réfléchir au rôle que vous pourriez jouer pour favoriser le développement de l’autonomie chez les jeunes. La balle est maintenant dans VOTRE camp : que ferez-vous pour offrir un environnement favorable au développement de leur autonomie?
Ce billet est publié dans le cadre d’un blogue auquel collabore l’Université Brock. Il a été rédigé par une étudiante inscrite au cours « Travail auprès des enfants et des jeunes dans le domaine des loisirs communautaires » donné par Corliss Bean (docteure en cinétique humaine), et décrit sa réflexion quant à l’application de cette matière dans le contexte d’un programme sportif destiné aux jeunes. Il offre ainsi aux praticien-ne-s du milieu des exemples concrets pour mettre en pratique des moyens de favoriser le développement de l’autonomie chez les jeunes.
Lectures recommandées
Bean, C. 2018. Tips on how to deliver a quality youth sport program. Accessible au https://sirc.ca/blog/tips-on-how-to-deliver-a-quality-youth-sport-program/.
Elliot, L. et Wattie, N. 2020. Coaching strategies to maximize long-term learning and performance for athletes. Accessible au https://sirc.ca/blog/learning-performance-distinction/.
